Comité social territorial
CST central du 26 novembre 2024
Déclaration d’ouverture de la CFTC
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Madame la Maire, Madame la Secrétaire Générale, Mesdames, Messieurs,
Depuis le Comité social territorial de la rentrée, le 13 septembre dernier, la situation économique et politique de notre pays est à l’image de ce climat d’automne : instabilité et effets ravageurs.
Pas une semaine sans de nouvelles mesures inquiétantes : que ce soit dans le privé avec l’annonce de multiples plans sociaux ou dans le public avec le nouveau projet de loi de finances 2025. Pas une semaine sans le spectacle regrettable des petites phrases, des sorties médiatiques, des dissensions entre ceux qui devraient prendre soin de notre pays.
L’enthousiasme, la ferveur et l’unité des Jeux olympiques et paralympiques si réussis et si fédérateurs ont été obscurcis par les avis de tempête actuels. Et ils sont nombreux !
Tout d’abord, l’allongement de 1 à 3 jours du délai de carence (c’est à dire 3 jours non payés) en cas d’arrêt maladie.
Pourquoi la fonction publique devrait-elle s’aligner sur le privé ? Les situations ne sont pas comparables. Pour une collectivité comme Paris où l’âge moyen des agents est proche de 48 ans, où de nombreux métiers comportent des pénibilités, où les trop nombreuses postes vacants pèsent sur les collègues présents, imagine-t-on que les agents ne soient jamais fatigués ? jamais malades ?
Veut-on nous obliger à travailler quel que soit notre état de santé ? Ou nous inciter par ce type de mesure à des arrêts sur des durées encore plus longues ? Qui compensera les rémunérations perdues ? Le privé peut le faire par le biais de conventions collectives mais le public ?
La CFTC dénonce cette mesure.
Puis la baisse de l’indemnisation des jours d’arrêts maladie à compter du 4ème jour : l’indemnisation passera de 100% à 90% mais nos cotisations, elles, resteront maintenues et obligatoires. Nous continuerons d’écorner notre système de protection sociale.
Qui compensera la différence ? Les mutuelles dont les cotisations augmenteront ? Et par ricochet les assurés, c’est-à-dire nous !
La CFTC dénonce également à cette mesure.
Et de nouveau le maintien du gel du point d’indice : déjà gelé de nombreuses années puis dégelé le temps d’élections, la valeur du point d’indice est une variable d’ajustement trop facilement utilisée.
Sans revalorisation, veut-on que de plus en plus d’agents publics se retrouvent en situation de travailleurs pauvres ?
La CFTC s’oppose à cette mesure.
Également le projet de suppression de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) : ce projet alourdira encore le poids de l’inflation sur la perte de pouvoir d’achat des agents aux rémunérations gelées.
À la Ville, les nombreux agents en fin de grille, sans perspective de montée d’échelon, seront très impactés financièrement par cette suppression.
La CFTC dit NON à cette mesure.
Et enfin la perspective d’une nouvelle journée annuelle de travail non rémunérée (une seconde journée de solidarité) pour financer la Sécurité sociale : un amendement du Sénat.
La CFTC l’a rappelé : « Tout travail mérite salaire ». Les Français travaillent 230 jours par an. Et c’est justement par leur travail (et la rémunération brute qui en découle) qu’ils financent la sécu, l’assurance chômage et nos retraites.
Pour mieux financer la sécu, augmentons les salaires !
La CFTC le redit : les agents publics ne sont pas responsables de la dérive des comptes publics. Ni l’État ni le Gouvernement ni les opportunistes aux aguets, politiques et influenceurs de tous bords, ne peuvent se décharger sur la fonction publique territoriale pour justifier leurs dérives.
Pourquoi cherchent-ils à la décrédibiliser sinon pour désigner un coupable facile : la stratégie du bouc émissaire !
Et que dire de ces statistiques pour discréditer les agents de la Ville de Paris au « petit jeu » de l’absentéisme ?
Les agents de la Ville sont des personnes responsables et leurs absences justifiées (maternité, raisons de santé, congés parentaux, absences pour proches aidants et pour formation…) n’excèdent pas celles du privé dans des secteurs comparables car n’oublions pas qu’une grande partie de nos métiers sont techniques, métiers à risques et usant physiquement.
Pour notre organisation, qui a toujours privilégié la négociation et le dialogue, nous exprimons notre indignation face aux orientations actuelles.
La CFTC Fonction publique ne peut que déplorer l’insuffisance des réponses apportées par le Gouvernement aux légitimes préoccupations des agents publics.
L’absence de considération pour la dégradation du pouvoir d’achat, la remise en cause des acquis sociaux et le manque de perspectives professionnelles heurtent profondément nos principes de justice sociale et de dignité humaine au travail.
Pour répondre à ces menaces, notre syndicat, la CFTC des personnels des administrations parisiennes prendra sa part à la mobilisation du 5 décembre prochain.
Conformément à notre attachement profond aux valeurs de liberté de conscience et de responsabilité individuelle qui sont au cœur de notre identité syndicale depuis notre création en 1919, nous laissons le choix à chaque collègue de participer ou non à cette journée de mobilisation, selon la volonté et la situation de chacun.
Continuons de faire entendre notre voix et de peser dans le débat social, afin que notre société demeure un espace de dialogue et de respect.
Plus que jamais engagés dans la défense du bien commun et de la justice sociale, la CFTC poursuivra son action déterminée pour une fonction publique qui place l’humain au centre de ses préoccupations.
La CFTC vous remercie de votre attention.