Histoire de la CFTC


Histoire de la CFTC…

 

Connaissez-vous l’histoire, les origines, les conquêtes de la CFTC ? Beaucoup ignorent que ce syndicat a plus d’un siècle, qu’il puise ses origines dans la lutte contre la misère et la précarité de la classe ouvrière de la fin du XIXe siècle, ou encore, que ses fondateurs sont pour beaucoup, des fondatrices…

En lien étroit avec les valeurs et les combats de la CFTC, nous avons également voulu rappeler les évolutions des droits de femmes dans le monde du travail en France ; des avancées sociales et sociétales aujourd’hui fragilisées par des réformes qui pénalisent toujours davantage les plus fragiles, et creusent l’écart entre capital et travail.

» Les droits des femmes en France dans le monde du travail

Mais tout de suite, retrouvez notre histoire : celle de la fondatrice des premiers syndicats féminins, la naissance de la CFTC en 1919, le conseil national de la Résistance, la grève générale des mineurs et la conquête de 11% de hausse des salaires, les luttes contre les inégalités et la précarité, le programme social de la CFTC

 

… Plus de cent ans d’action et d’acquis sociaux

 

1886 : naissance de l’Association syndicale professionnelle des journalistes républicains français, et de la Corporation des publicistes chrétiens ; futurs Syndicat des journalistes français et Syndicat des employés du commerce et de l’industrie en 1902 ; membres fondateurs de la CFTC en 1919.


1899 : marquée par la grève des ouvrières de la soie de 1869, Marie-Louise Rochebillard crée à Lyon les premiers syndicats féminins : le Syndicat des dames employées de commerce et le Syndicat des ouvrières de l’aiguille lyonnaise ; futurs membres fondateurs de la CFTC en 1919.


1902 : le Syndicat des journalistes français met en place une caisse de prévoyance et une caisse de retraite.


1919 : les 1er et 2 novembre 1919 à Paris, 350 organisations votent à l’unanimité la constitution de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) qui se réfère notamment à l’encyclique Rerum Novarum de 1891, texte majeur de la doctrine sociale chrétienne condamnant la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière.

Dès 1919 plusieurs syndicats féminins – dont le Syndicat professionnel féminin des PTT créé la même année – figurent parmi les structures membres de la CFTC.

La CFTC met en place des bureaux de placement, des services juridiques, des caisses d’entraide et des services sociaux.


1932 : les propositions de la CFTC se concrétisent avec la loi généralisant les allocations familiales à l’ensemble des salariés.


1936 : le « Plan CFTC » propose un salaire minimum, la réduction de la durée du travail, des logements sociaux, les conventions collectives. Les salariés obtiendront finalement la semaine de 40 heures de travail et deux semaines de congés payés.


1940 : le 15 novembre, des responsables de la CFTC et de la CGT se réunissent clandestinement et publient le « manifeste des douze » qui est à la fois un acte public d’opposition à la politique du gouvernement de Vichy et une analyse du rôle du syndicalisme présent et à venir.


1943 : la CGT, syndicat révolutionnaire, et la CFTC, syndicat réformiste, participent à la constitution du conseil national de la Résistance (CNR).


1944 : la CFTC participe à l’élaboration du « programme d’actions de la Résistance », publié le 15 mars 1944 et comportant un ensemble de mesure politiques, économiques et sociales, qui fut repris et appliqué à la Libération. On y trouve notamment les projets de nationalisations, de sécurité sociale et des comités d’entreprises.

Le 18 août, la CGT et la CFTC appellent à la grève générale en vue de la libération de Paris. Le 19 août, à 9 h du matin, le conseil national de la Résistance (CNR) décrète l’insurrection nationale.


1945 : à la libération, les idées de la CFTC se retrouvent dans les nationalisations et la création du système de sécurité sociale obligatoire pour tous les salariés.


1947 : lors des premières élections des administrateurs de la sécurité sociale, la CFTC obtient 26 % des suffrages. Au fil des années et des réformes, la gestion paritaire se déploie et la CFTC participe à la gestion de la formation professionnelle et de l’Unédic.


Fin des années 40 : la CFTC rejette l’idée de fusion avec la CGT ; attachée au pluralisme syndical – synonyme de démocratie – la CFTC refuse la constitution d’une seule force syndicale monolithique.


1963 : la grève générale des mineurs des Charbonnages de France lancée par la CFTC a comme revendication principale le rattrapage des salaires sur ceux de l’industrie privée. Le mouvement débute le 1er mars et est très suivi. Il prend une ampleur nationale, avec des manifestations sur tout le territoire, y compris à Paris.

Le 4 mars, le général de Gaulle signe un décret portant réquisition des mineurs qui reste lettre morte : les grévistes réquisitionnés ne cèdent pas. Le travail ne reprend que début avril, après la signature d’un accord portant sur une hausse des salaires de 6,5 % au 1er avril, portée à 8 % en octobre, puis enfin à 11 % en janvier 1964.


1964 : le congrès CFTC de novembre au Palais des Sports à Paris, aboutit à la scission du mouvement en deux organisations syndicales distinctes : la CFTC et la CFDT. La CFTC élit Joseph Sauty à sa tête et refuse la politisation au service de la lutte des classes. Elle prône un syndicalisme indépendant des partis politiques, favorisant le dialogue et la négociation.


1968 : la CFTC refuse la politisation de son combat. Les accords de Grenelle, négociés par les représentants du gouvernement Pompidou, des syndicats et des organisations patronales, aboutissent à l’augmentation de 35 % du SMIG et de 10 % en moyenne des salaires réels, et à la création de sections syndicales dans les entreprises.


1980 : la CFTC fait voter une loi permettant aux demandeurs d’emploi d’être considérés comme travailleurs et de maintenir leur droit à la retraite.


1984 : la CFTC s’engage avec succès dans la bataille en faveur de la liberté scolaire.


1985 : la CFTC soutient la création de l’allocation parentale d’éducation.


1988 : la CFTC initie les conventions de conversion pour le reclassement des salariés licenciés pour raison économique, leur permettant de trouver une formation appropriée et de pouvoir bénéficier d’un revenu de remplacement sous forme d’une allocation spécifique de conversion.


1991 : avec son nouveau slogan – La vie à défendre – la CFTC se positionne au-delà des seules relations de travail. Elle affiche plus clairement encore le sens donné à son action depuis des décennies : défendre la qualité de vie au travail et les parcours de vie, non seulement au travail, mais également en dehors de l’activité professionnelle.


2006 : la CFTC a un projet de société pour sécuriser les parcours de vie : le statut du travailleur, pour accompagner les différentes étapes qui jalonnent la vie professionnelle, notamment les risques de rupture, comment les éviter et sinon, rebondir.

La CFTC est par ailleurs, favorable à la diminution du temps de travail afin, à la fois, de partager le travail et d’apporter, sur le plan individuel, plus de temps libre aux travailleurs (susceptibles d’améliorer leur vie familiale, associative…).


2013 : avec une audience de 10,62 % sur l’ensemble des cinq organisations représentatives au niveau national, la CFTC confirme sa place sur l’échiquier syndical. Cette mesure de l’audience résultant de l’agrégation des résultats aux élections professionnelles sur un cycle de quatre ans, la représentativité de la CFTC est donc évaluée tous les quatre ans : la poursuite de son action est donc tributaire de son résultat électoral à chaque nouvelles élections professionnelles.


2016 : dans un monde en bouleversement, la CFTC prône, notamment à travers le débat sur la loi Travail, un dialogue social au plus près des salariés qui a permis de développer le Compte Personnel d’Activité, le droit à la déconnexion ou encore l’accompagnement des jeunes à la recherche de leur premier emploi.


2017 : dans le cadre de la réforme de la représentativité syndicale du 20 août 2008, l’audience de la CFTC mesurée au niveau national progresse par rapport au premier cycle 2009-2012. Elle affirme son ancrage dans le paysage syndical français pour peser dans toutes les négociations.

L’année a été également marquée par la réforme du Code du travail ; la CFTC a fait entendre des propositions tenant compte des évolutions en cours dans le monde du travail : le maintien de la possibilité de recourir au mandatement pour préserver la mission de négociation des organisations syndicales, la préservation de l’ensemble des attributions des instances qui fusionnent pour donner le CSE, l’inscription dans le texte de la notion de « liberté fondamentale », plus large que les limites antérieurement fixées (discrimination, harcèlement), en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse.


2018 : à l’issue des élections professionnelles de la Ville de Paris du 6 décembre 2018, la CFTC obtient :

• au Comité technique central (CT central) : 1 siège

• au Comité technique de l’EPPM : 1 siège

• aux Comités techniques de direction (CT direction) : 8 sièges
DCPA (2) – DDCT – DEVE – DFPE – DPE – DICOM – DFA

• aux Commissions administratives paritaires (CAP) : 8 sièges
CAP002 – CAP006 – CAP013 – CAP016 – CAP019 – CAP021 – CAP031 – CAP040

→ Élections professionnelles suivantes : du 1er au 8 décembre 2022


2019 : tout travailleur handicapé ayant droit au respect de sa dignité, la CFTC soutient une série de mesures pour le plan d’action gouvernemental en faveur de l’insertion des personnes handicapées, destinées à favoriser l’emploi des travailleurs handicapés, notamment le maintien du taux d’emploi obligatoire à 6 % de l’effectif salarié.

D’autre part, en vue de faciliter les mobilités professionnelles choisies, la CFTC défend l’indemnisation chômage des démissionnaires ayant un projet de reconversion professionnelle, leur donnant les mêmes garanties (montant et durée de l’indemnisation) que les autres allocataires.

Enfin, pour le développement de l’apprentissage, la CFTC met en avant une série de propositions concrètes et opérationnelles visant à accroître l’attractivité de l’apprentissage. Des propositions de la CFTC sont reprises dans le texte de loi : notamment la formation des maîtres d’apprentissage et la valorisation de leur engagement ; la mise en place d’une aide nationale en matière d’hébergement et de transport ; la mise en place des campus des métiers.


2020 : pour la reconnaissance et la sécurité des agents engagés au cœur de la crise du Covid-19, la CFTC des personnels des administrations parisiennes fait reconnaître dès les premières heures de la crise l’implication des agents télétravailleurs dans la continuité du service public, et interpelle l’Administration pour la reconnaissance de leur temps de travail.

Moteur dans la protection des agents en première ligne dans l’espace public, la CFTC accompagne au plus près l’organisation du travail, la prévention et l’attribution d’EPI pour la sureté des personnels mobilisés dans la salubrité de la capitale.


2021 : dans le cadre de l’application à la Ville de la loi de transformation de la fonction publique, par son action autonome, et impliquée en intersyndicale, la CFTC s’engage dès les premières heures du projet de réforme dans un dialogue constant avec l’Administration, et par sa mobilisation dans les rues de Paris, pour défendre les agents parisiens, revendiquer la spécificité de la situation des agents de la Ville capitale (agglomération parmi la plus dense au monde en nombre d’usagers), et négocier les aménagements et réductions du temps de travail (sujétions) des personnels les plus exposés.


2022 : s’appuyant sur la dignité de chaque personne et sa capacité à participer au développement de la société, la CFTC propose un programme pour la justice sociale, la revalorisation de l’emploi public, et la perspective d’un développement durable au bénéfice de tous, loin des solutions de court-terme qui entraînent l’affrontement entre les hommes, les pays et la destruction progressive de la planète…

» Découvrir le programme social CFTC 2022

Marie Louise Rochebillard

» Lire l’histoire de Marie-Louise Rochebillard

À l’issue des élections professionnelles du 1er au 8 décembre 2022, la CFTC de la Ville de Paris obtient les sièges suivants :

• au Comité social territorial central (CST central) : 1 siège

• aux Comités sociaux territoriaux de directions : 8 sièges
DCPA (2) – DEVE – DFPE – DJS – CAB/DAJ/DICOM/DTEC/IG/SG – DFA/DRH/DSIN – DPE

• au Conseil supérieur des administrations parisiennes (CSAP) : 1 siège

• dans les instances des Caisses des écoles : 16 sièges
CDE du 7e : 4 sièges > CCP (3) ; CAP B (1)
CDE du 13e : 10 sièges > CST (5) ; CCP (5)
CDE du 15e : 2 sièges > CST ; CCP


2023 : La CFTC se mobilise contre l’austérité et pour la défense des retraites et s’engage en intersyndicale dans l’intérêt commun. À la Ville de Paris, les assemblées générales, les manifestations sous la bannière des agents de la Ville, et le journal intersyndical On ne bat pas en retraite marquent notre action et notre engagement auprès de toutes et tous les agents.

L’année est également marquée par des élections internes :

• Le congrès de la CFTC Ville de Paris se tient le 18 septembre à l’occasion duquel le nouvel conseil, sa présidente et son secrétaire général notamment, sont élu.es » Élection du nouveau conseil

• Du 14 au 17 novembre le congrès confédéral voit la réélection de Cyril Chabanier Président confédéral de la CFTC.

Par ailleurs, la CFTC du groupe Airbus organise une table ronde à Toulouse pour discuter des défis de la transition écologique dans le secteur de l’aviation » Défis de la décarbonisation


2024 : La CFTC s’oppose fermement à la nouvelle réforme de l’assurance chômage annoncée par le gouvernement pour juillet 2024, qui durcit les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. « C’est la 3e réforme de l’assurance-chômage en 3 ans, qui durcit les règles. Pour la CFTC, ça suffit… » (Cyril Chabanier, président de la CFTC) » Cyril Chabanier sur France info

D’autre part, la CFTC participe au Comité de la charte sociale des Jeux Olympiques de Paris 2024 visant à faire des JO un événement environnementalement et socialement responsable. Un enjeu majeur pour le syndicat est le recrutement des 17 000 agents de sécurité supplémentaires pour l’événement. » 4 questions à Jean-Marc Cicuto représentant de la CFTC au Comité de la charte sociale des JOP de Paris

Par ailleurs, la CFTC Santé Sociaux met à disposition des assistant.es maternel.les agréé.es une « boîte à outils » 2024 accessible en téléchargement pour les adhérents du syndicat. » Assmat : Boîte à outils CFTC 2024

Mais aussi, la CFTC en lien avec ses racines historiques participe aux États généraux de l’information en janvier 2024 et présente ses proposition notamment contre la précarisation des journalistes, et pour une clarification entre Opinion et Information » Crise de confiance dans les médias

 


Sources : Cftc Ville de Paris ; confédération cftc.fr ; fédération cftcmediaplus.fr ; union départementale cftc-paris.fr ; …

Image : Plaque Marie-Louise Rochebillard, rue Sainte-Catherine à Lyon – Wikimedia.org